Quelles sont les origines du tatouage ?

Si le phénomène du tatouage éphémère est apparu au début du 20e siècle et qu'il n'est pas facile de dater avec précision les tatouages en henné, les origines du tatouage classique sont bien plus anciennes. Depuis toujours, il semble que les hommes utilisent leur corps comme un tableau où les tatouages s'exposent à la vue de tous. Ces symboles peuvent traduire différentes significations : des croyances religieuses, l'appartenance à un groupe ou encore un rang dans la société. Si tu veux en savoir plus sur l'origine des tatouages, installe-toi confortablement et lit ce qui suit !

  1. Un procédé ancestral
  2. Les personnages importants
  3. L’amélioration des techniques
  4. Des motifs de plus en plus élaborés
  5. Similitudes et différences entre le tatouage ancestral et celui d’aujourd’hui

Un procédé ancestral

L'art du tatouage semble aussi ancien que la présence de l'homme sur la terre. Suivant les peuples, les symboles inscrits sur la peau ne représentaient pas toujours la même chose aux yeux du tatoué.

Ötzi, l'homme des glaces tatoué

Ötzi est un homme préhistorique du néolithique (environ 3 200 ans avant notre ère). Sa dépouille momifiée a été découverte en 1991, après la fonte d'un glacier italien. Au cours d'une étude approfondie, les chercheurs ont mis à jour 61 tatouages, répartis sur l'ensemble de son corps. Les motifs, qui représentent soit des traits parallèles, soit des points, soit des croix, sont placés au niveau des articulations, aux mêmes endroits où les radios du squelette ont révélé des dommages dus à l'arthrose : on peut alors penser que ces tatouages étaient réalisés à des fins thérapeutiques, de la même manière que l'acupuncture.

Les premiers tatouages figuratifs en Égypte

L'étude des momies prédynastiques de Gebelein marque une étape importante dans l'histoire des premiers tatouages du monde. En effet, il n'est pas extraordinaire que ces individus soient tatoués puisqu'ils vécurent quelques dizaines d'années après Ötzi l'homme des glaces, qui maîtrisait déjà la technique du tatouage. Ce qui est le plus étonnant, c'est que les 23 tatouages retrouvés sur les 2 momies (un homme et une femme) ne sont plus des points et/ou des traits, mais des dessins figuratifs représentant non seulement des animaux, mais aussi la déesse Hathor et un œil d’Horus. Pour les scientifiques, c'est ce type de tatouage que pourraient porter les serviteurs d'un lieu de culte.

L’irezumi au Japon

Les plus anciens tatouages japonais furent retrouvés sur les dépouilles de femmes appartenant à la peuplade des Jômons, probablement le premier peuple à s'installer au Japon 600 à 700 ans avant notre ère. Ces ornements, qui étaient tracés principalement sur les mains des femmes, symbolisaient la promesse d'une vie calme et harmonieuse après la mort. Il faudra attendre le 8e siècle, pour que le peuple des Aïnous développe l'art du tatouage, appelé irezumi en japonais. À cette époque, les tatouages masculins représentaient la force et la virilité et étaient aussi portés par les Yakuzas. Les tatouages féminins, plus discrets, affichaient la situation de la jeune femme : promise, fiancée ou encore mariée.

Les tatouages polynésiens

Il ne fait aucun doute que la tradition du tatouage en Polynésie date de la nuit des temps, mais les seuls écrits qui en parlent sont les carnets de voyage de James Cook qui explora cet archipel en 1772. Pour les Polynésiens, le tatouage a été inventé par les dieux et a donc des significations profondes: il était donc réservé aux personnalités les plus importantes du clan, comme le chef, ses descendants, mais aussi les ministres du culte. Véritable carte d'identité, le corps était tatoué tout au long de l'existence, au fur et à mesure que l'individu traversait des périodes clé de sa vie : passage de l'enfance à l'âge adulte, mariage, etc.

L’art du tatouage chez les Indiens d’Amérique

Comme c’est le cas pour les Inuits du grand nord canadien, il est difficile de donner une date, ni même une période, pour l'apparition des premiers tatouages chez les autochtones du Nouveau Monde. En effet, ils n'utilisaient aucune forme d'écriture, et tous les savoirs étaient transmis oralement. Les seuls écrits datent d'après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Pourtant, il est certain que l'art du tatouage chez ces peuplades existe depuis toujours. Chacune des multiples tribus avait ses propres motifs qui symbolisaient l'appartenance au groupe, des rites de passage ou encore des actes de bravoure de ces soldats.

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Les personnages importants

Au fil du temps, l'art du tatouage fut découvert par des explorateurs du Vieux Continent qui, fascinés, ramenèrent ces techniques en Europe. Certains ne se contentèrent pas de raconter par écrit ce qu'ils avaient découvert, et embarquèrent, de gré ou de force, des autochtones pour illustrer leurs dires.

Sir Martin Frobisher

Les premières notes sur les tatouages datent de 1576. On les doit au marin anglais Sir Martin Frobisher, qui les rédigea au cours d'une expédition dans l'arctique. Durant son périple, il rencontra des Inuits au corps tatoué, et captura un homme appelé Kalicho, une femme nommée Arnaq et Nutaaq, son enfant de 12 mois, pour les ramener en Angleterre. Le visage d'Arnaq, orné de tatouages sur le front et le menton, fut exposé dans tous les pubs de Londres où les anglais se pressaient pour voir les "Inuits de Frobisher". Seulement 1 mois après leur arrivée, les 3 Inuits décédèrent de la rougeole.

William Damper

Ce marin, explorateur et scientifique anglais, passa sa vie à voyager dans les mers des caraïbes et dans l'océan indien. En 1691, il ramène des Philippines Giolo, un autochtone au corps tatoué. Très vite, celui-ci devint une curiosité si bien que William Damper commença à faire payer les personnes désireuses de découvrir les tatouages de Giolo des Philippines. Ce succès fut de courte durée puisque Giolo succomba à la petite variole quelques mois après son arrivée en Angleterre. Un morceau de sa peau tatouée fut soustrait de sa dépouille pour être exposé dans un cabinet de curiosité à Oxford.

Louis-Antoine de Bougainville

C'est en 1769 que Louis-Antoine de Bougainville, un explorateur français, revint en compagnie d'un autochtone du nom d'Ahuturu d'un voyage en Polynésie : ce fut le premier tahitien à poser le pied sur le sol français. Tatoué des pieds à la tête, il suscita un vif intérêt au sein de la cour de Louis XV et des érudits de l'époque. Louis-Antoine de Bougainville mis tout en œuvre pour que le tahitien s'intègre au mieux dans la société parisienne, mais celui-ci préféra rentrer chez lui à Tahiti, auprès des siens. Ahuturu reste aujourd'hui le premier ambassadeur des tatouages en France.

James Cook

C'est en 1772 que l'explorateur anglais James Cook découvre la Polynésie et ses habitants, fervents adeptes du tatouage. Dans ses récits de voyages, il introduit pour la première fois le terme tattoo, une contraction de 2 mots polynésiens : "ta" qui signifie dessin et "atoua" qui veut dire à la fois esprit et dieu. Littéralement, les polynésiens considèrent le tatouage comme une représentation des esprits divins. De son escapade tahitienne il ramena Omaï, qui devint un sujet d'étude pour les anthropologues de l'époque. James Cook, fasciné par les "dessins de peau" des tahitiens se fit lui-même tatouer, comme la grande majorité de son équipage. Le tatouage devint alors une tradition chez les marins.

L’amélioration des techniques

Inutile de préciser que les hommes du passé n'avaient pas de machine à tatouer, et que les tatouages étaient pratiqués sans le moindre respect des règles d'hygiène élémentaires, pourvu que le tatouage pénètre le derme de la peau.

Os et pigments

Au néolithique, période de la préhistoire à laquelle a vécu Ötzi, les tatouages étaient faits de manière rudimentaire. Pour inciser la peau, les hommes choisissaient une pointe de flèche en silex ou un morceau d'os bien aiguisé. Les incisions sur son corps mesuraient entre 4 et 7 cm de long, pour une épaisseur de 2 mm environ. Une fois la peau incisée, la plaie était recouverte de charbon végétal ou de suie pour rendre le tatouage permanent. Afin d'éviter les infections et de faciliter la cicatrisation, les scientifiques pensent qu'une décoction d'herbes médicinales et de graisse d'animal était étalée sur la plaie.

Burin et dents de requin

En Polynésie, les instruments utilisés pour les tatouages étaient principalement un burin et une sorte de petit peigne aux dents acérées, fabriqué à partir de dents de requin, d'os ou d'écailles de tortue. Celui-ci était monté sur un manche en bois, le faisant ainsi ressembler à un petit râteau. Pour marquer la peau, le tatoueur commençait par tremper les dents du peigne dans un mélange d'huile de poisson et de charbon de bois. Ensuite, il plaçait le peigne (dents sur la peau) à l'endroit voulu et tapait dessus avec le burin de telle sorte que les dents incisent la peau sur quelques millimètres. Lorsque le tatouage était terminé, il ne restait plus alors qu'à attendre la cicatrisation et à espérer que la plaie ne s'infecte pas. Cette manière de tatouer existe encore aujourd'hui dans l'archipel polynésien, mais les conditions d'hygiène sont bien mieux respectées !

La technique du skin-stitched

D'un point de vue littéral, le terme de skin-stitched signifie peau cousue. Au sein des peuplades du grand nord canadien, ce sont les meilleures couturières inuits qui étaient chargées de tatouer les membres du clan. Pour cela, elles n'utilisaient rien d'autre que du fil et une aiguille. Le fil était trempé dans un mélange d'huile de poisson et de charbon de bois. Après avoir enfilé ce fil sur une aiguille, faite en ivoire ou en os, la tatoueuse le faisait glisser sous la peau en suivant les contours du tatouage, définis préalablement. Cette technique permettait de réaliser des tatouages très précis, avec beaucoup de détails.

Tebori

Tebori, signifiant "gravé à la main", est le terme qui désigne l'art du tatouage ancestral au Japon. Il était pratiqué avec des longues baguettes sur lesquelles étaient attachées plusieurs aiguilles en fonction de la surface à tatouer. Cet instrument, appelé Tebori comme la technique, était tenu de la main droite pendant que le pouce et le majeur de la main gauche tendaient la peau à tatouer. Après avoir été trempé dans de l'encre de chine, il se posait sur le pouce de la main gauche et c'est le tatoueur, par des petits mouvements de va-et-vient rapides, qui enfonçait les aiguilles dans la peau. Certains puristes continuent à se faire tatouer de cette manière au Japon.

La machine à tatouer

C'est à l'irlandais Samuel O'Reilly que l'on doit, en 1891, l'invention de la première machine à tatouer. Pour fabriquer celle-ci, il s'inspira de 2 inventions : le fouloir dentaire de William Bonwill datant de 1871 (qui permettait de déposer et de presser le métal inséré dans les cavités dentaires après l'extraction d'une carie) et le stylo électrique d'impression autographique de Thomas Edison datant de 1876 (qui permettait de dupliquer des documents en utilisant le principe du pochoir). Pour fabriquer son dermographe électrique, il reprit les idées des 2 machines et adapta le système au tatouage : il y ajouta un réservoir d'encre, diminua le poids de la machine, et augmenta le nombre d'aiguilles. Depuis, l'évolution de cet appareil est permanent afin d'améliorer la rapidité d’exécution et le confort des tatoués et des tatoueurs.

Des motifs de plus en plus élaborés

Comme pour le langage et l'écriture, les tatouages ont gagné en réalisme au fil des années. Mais c'est aussi l'amélioration des techniques qui a rendu le développement de cet art possible.

Des points et des traits

Les premiers tatouages, comme ceux retrouvés sur Ötzi l'homme des glaces, étaient très simples : il s'agissait de points ou de traits. Il pouvait y avoir des combinaisons de points et de traits, des ensembles de plusieurs traits parallèles ou encore des croix. Par manque d'écrits descriptifs, il est difficile de connaître leur signification. Une partie de la communauté scientifique avance l'hypothèse que ces tatouages étaient réalisés dans un but thérapeutique : comme l'acupuncture, ils marquaient des zones précises du corps. L'autre partie penche vers un symbolisme religieux, où les incisions auraient été faites pour purifier l'individu.

Des courbes

Les tatouages en forme d'arabesque sont apparus dans un deuxième temps, après les dessins primitifs à base de traits et de points. Ils suivent l'amélioration des techniques de tatouage. Ce sont des motifs que l'on retrouve principalement sur des individus ayant un lien étroit avec la nature, comme les peuplades des îles de Polynésie ou celles d’Océanie. Ces volutes symbolisent les vagues, le vent ou encore la fumée crachée par les volcans, autrement dit tous les éléments qui peuvent procurer de la force et de la bravoure à ceux qui les ont tatoués sur la peau.

Des dessins figuratifs

Après les points, les traits et les courbes, les dessins figuratifs sont apparus à l'époque de l'Égypte antique. Avec l'invention de l'écriture, les hommes ont développé une assez bonne dextérité pour effectuer des tatouages ressemblant à un modèle. À partir de là, ils devinrent les symboles les plus souvent tatoués. Aujourd'hui, il peut s'agir d'animaux, d'objets du quotidien, de personnages de jeux vidéo, de symboles religieux, d'une date importante, d'un prénom, d'une fleur : tout est permis avec le figuratif !

Similitudes et différences entre le tatouage ancestral et celui d’aujourd’hui

Aujourd’hui, si les techniques de tatouage n’ont plus rien à voir avec celles de nos ancêtres (et c'est sans doute mieux comme ça !), l’esprit du tatouage, qui a poussé tant d’individus à travers le monde et depuis la nuit des temps à se faire tatouer, reste le même de l'occident à l'asie et plus globalement autour du monde !

Quand se fait-on tatouer ?

Il est vrai que de nos jours, grâce à l'amélioration des techniques, il ne faut plus compter 2 ou 3 jours pour se faire faire un petit tatouage. Il est donc plus facile de décider de se faire tatouer : ce qui dure le plus longtemps, c'est l'attente pour avoir un rendez-vous avec un professionnel ! Mais si on y réfléchit, la plupart des gens se font tatouer pour leurs 18 ans, ou quand ils se marient ou encore à la naissance de leur premier enfant : cela ne ressemble-t-il pas aux tatouages polynésiens effectués à chaque grande étape de la vie ?

séance tatouage

Pourquoi se fait-on tatouer ?

On se fait tatouer pour s'embellir (dieu merci ce n'est plus une punition !), pour devenir une personne unique, pour se prouver des choses, pour afficher ses idées, pour camoufler une cicatrice, etc. Il existe là aussi des similitudes évidentes avec les raisons de se faire tatouer de nos ancêtres. Aucun individu ne se fait tatouer sans raison. Même en entrant dans un salon de tatouage sur un coup de tête, c'est la représentation de quelque chose qui lui tient à cœur qu'il va demander au tatoueur de lui graver sur la peau pour la vie.

Dans quelles conditions se fait-on tatouer ?

Voilà sans doute l'une des grandes différences. Aujourd'hui, se faire tatouer est un choix réfléchi. Mais à certaines époques, des individus ont été tatoué de force, comme ce fut le cas pour les esclaves ou les prisonniers de guerre. Et si aujourd'hui l'amélioration des techniques permet d'effacer certains tatouages, ce n'était pas le cas avant : les hommes devaient porter sur eux, durant toute leur vie, des tatouages qui ne représentaient que la haine et la violence. Ils n'avaient aucun recours, sauf celui de cacher ces marques avec leurs vêtements.

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