Qui a inventé le tatouage éphémère ?

Les tatouages éphémères sont une alternative alléchante aux tatouages permanents : ils ne nécessitent pas l'intervention d'un dermographe et de son aiguille, et ils ne marquent pas la peau pour la vie, que demander de plus ? Il existe aujourd'hui 4 grandes familles de tatouages temporaires qui ont des origines très variées. N'hésitez pas à poursuivre votre lecture pour en savoir plus sur la genèse des tatouages provisoires !

  1. Le tatouage au henné
  2. Le tatouage au jagua
  3. Le tatouage à l'encre australienne
  4. Le tatouage décalcomanie

Le tatouage au henné

C'est en procédant à des fouilles archéologiques que les égyptologues ont découvert les premières traces de tatouages au henné sur des momies très bien conservées. Le célèbre pharaon égyptien Ramsès II en était même un fervent adepte ! Des traces ont également été relevées sur des dépouilles de femmes indiennes et maghrébines : rien de très étonnant puisque la poudre de henné est fabriquée à partir des feuilles du lawsonia, qui pousse à l'état sauvage dans les régions du nord de l'Afrique, en Inde et au Moyen-Orient. Cette pratique ancestrale et traditionnelle qui consiste à dessiner sur la peau des mains et des pieds s'appelle le mehndi. On l'utilise encore aujourd'hui pour orner les mains et les pieds des jeunes mariées de motifs symboliques, censés apporter du bonheur, de l'amour éternel, des richesses et de la chance au jeune couple.

Un tatouage au henné aux pieds

Bon à savoir : les dermatologues attirent l'attention sur les possibilités de réactions cutanées pouvant apparaître après avoir fait un tatouage provisoire au henné. Cela peut être le cas lors de l'utilisation de produits ne répondant pas à nos normes cosmétiques, et contenant des substances allergisantes telle que la PPD (paraphénylènediamine). Pour éviter cela, il est important de vérifier les composants du henné utilisé, même si vous êtes dans un cabinet de tatoueurs professionnels. Il est également conseillé aux personnes très allergiques de faire un test avant le tatouage, afin de vérifier la compatibilité de la substance avec leur peau. Notez que le séchage d'un tattoo au henné est très important pour un meilleur résultat.

Le tatouage au jagua

C'est en Amazonie, au pays des Incas, que les tatouages provisoires au jagua trouvent leurs origines. Cette pratique ancestrale remonte à l'époque où les dieux et les déesses vivaient avec le peuple. Un jour, d'après la légende, la déesse Dabeida, fille du seigneur céleste, descendit sur terre pour apprendre aux hommes à chasser, à pêcher ou encore à fabriquer des paniers en vannerie. Elle leur confia également tous les secrets concernant les peintures corporelles effectuées avec de l'encre de jagua, le jus du fruit d'un arbre très répandu dans les forêts humides d’Amérique du Sud.

Les fruits de l'arbre à jagua

Ces tatouages provisoires étaient utilisés à plusieurs occasions : pour embellir la peau afin d'être courtisé, pour faire peur aux ennemis, pour soigner différents maux du quotidien, pour accompagner un rite de passage (union, naissance, passage à l'âge adulte, etc.), ou encore pour communiquer avec les esprits et se protéger des plus méchants d'entre eux.

Le tatouage à l'encre australienne

L'encre australienne a été découverte par la culture humaine la plus ancienne à avoir survécu sur terre depuis 50 000 ans, c'est-à-dire les aborigènes d’Australie. Il s'agit d'une réduction en poudre de plusieurs végétaux cueillis dans la forêt, qui est mélangée avec un liquide (jus de fruit, eau, sève de plante, etc.). À l'époque, cette encre était utilisée de 2 manières différentes. Elle pouvait servir pour des tatouages définitifs, auquel cas elle était introduite sous l'épiderme en utilisant des sortes de peignes qui griffaient la peau, permettant ainsi à l'encre de pénétrer à l'intérieur du derme. Elle était également utilisée pour des tatouages non-permanents, l'encre étant alors juste déposée sur la peau. Cette méthode était surtout utilisée pour les tatouages des enfants en bas âge dont la peau était trop fragile pour être tatouée de manière définitive. C'est le Capitaine britannique James Cook qu'il faut remercier pour toutes ces explications qu'il avait soigneusement consignées dans des carnets de voyage lors de son expédition en Australie au XIXe siècle.

Le tatouage décalcomanie

En 1912 aux États-Unis, les enfants avaient un rêve : se faire tatouer et devenir des rebelles comme les bandits que l'on recherchait et dont les photos étaient placardées sur la façade du bureau du chérif de la ville. Mais il n’était bien évidemment pas question d'envisager un tatouage définitif pour eux ! C'est face à ce constat que la marque de pop-corn américaine Cracker Jack eut l'idée de génie de créer des petits tatouages de peau qu'elle ajouta en cadeau dans chacun de ses paquets de pop-corn. Même s'il n'existait que 2 motifs à l'époque, le pirate et la baleine, les ventes de pop-corn de la marque s'envolèrent, car chaque enfant du pays voulait son tatouage provisoire. Ces premiers tatouages décalcomanie (sans dermographe ni injection) furent possibles grâce à l'invention du papier transfert en 1870 par Simon François Ravenet, un graveur français installé en Angleterre, qui mit au point ce procédé pour une fabrique de décoration de porcelaine anglaise. Les concepteurs des tatouages pour la marque Cracker Jack n'eurent plus alors qu'à adapter le procédé afin qu'il adhère à la peau. Cerise sur le gateau, ces tatouages temporaires s'enlèvent en un clin d'oeil avec un gant et du savon (entre autre), on peut donc en changer aussi souvent qu'on le souhaite !

Vers un tatouage provisoire avec une durée de vie de 12 mois ?

C'est à un jeune New-yorkais du nom de Josh Sakhai que l'on doit cette mini-révolution dans l'univers du tatouage provisoire. Après plus de 50 formulations successives, il affirme avoir mis au point une encre à base de polymères biodégradables, qui disparaît naturellement au bout d'une dizaine de mois. Par contre, le tatouage doit être fait par injection sous-cutanée. La célèbre tatoueuse Marissa Boulay est déjà fan de ce type de tatouage et a même été invitée par Josh Sakhai pour exercer ses talents dans le salon baptisé Ephemeral que le jeune homme a ouvert dans la grosse pomme. Ce nouveau type de tatouage provisoire est encore peu connu et certains professionnels, sceptiques, ne semblent pas encore prêts à le proposer à leurs clients. Ils considèrent qu'il n'y a pas encore assez de recul sur le procédé et redoutent surtout que l'encre laisse des traces indélébiles sur la peau. Affaire à suivre...

Nous ne vous avons pas trop parlé des tatouages au pochoir, car cette technique est un peu en perte de vitesse. Une fois le pochoir trouvé, il vous faudra trouver la substance colorante (henné, jagua, etc.) pour décorer votre peau.

Alors, maintenant que vous êtes incollables sur les origines des tatouages provisoires, êtes-vous prêt à devenir un ambassadeur de cet art ancestral ?

Vous voulez en savoir plus sur l'univers du tatouage éphémère, consultez notre dossier spécial ! Inutile de passer sous l'aiguille du dermographe d'un tatoueur pour décorer sa peau !

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